DÉBAT | RENCONTRE
Fête, mémoire et autonomie zapatiste
LES COMMUNAUX
Avec Rocío Martínez
Les « jeux et théâtres » ainsi nommés par les acteurs d’un « carnaval » maya, appelé en langue Tsotsil, k’in tajimol (les jeux du soleil), dans une commune autonome zapatiste du Chiapas, étaient une réponse au besoin de vivre, dans un endroit dépourvu des ressources minimales où se trouvent des camps de personnes déplacées par une guerre dite de « basse intensité ».
La fête, en tant que rituel et réactualisation de la mémoire, était aussi une réponse à la répression et à l’intense para-militarisation de la commune. Ici la fête a transporté avec toute sa force historique une sorte de « magie de la transformation » à partir d’une crise de la présence pour métamorphoser des lieux vides en espaces habités en les remplissant d’âmes (chuelal et wayjiletik), donnant à nouveau un sens à la vie quotidienne quand « nous pensions que nous avions tout perdu ».
La construction de l’autonomie des peuples rebelles zapatistes au présent, s’ajoute à une histoire ancienne conservée au travers des pratiques ancestrales, comme c’est le cas avec le k’in tajimol.
Il n’y a pas de passé qui ne se perpétue pas dans un présent donnant du sens à la construction des personnes et des communautés, indigènes et non indigènes, qui luttent pour continuer à vivre dans les différentes géographies du monde.
Rocío Martínez, dite Ts’ujul, est historienne de l’art mésoamérindien à l’Universidad Nacional Autónoma de México. Elle est docteure en anthropologie sociale à l’École de Hautes Études en Sciences Sociales.
Les initiatives des Communaux sont soutenues et accueillies par différents lieux de Paris et sa banlieue : Le DOC ! à Paris, Les Laboratoires d’Aubervilliers, L’Échangeur à Bagnolet, le 6B à Saint-Denis, La Station - Gare des Mines à Paris, Le Fender à Ivry-sur-Seine, La Trame à Saint-Denis…
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