Presse
K OU LE PARADOXE DE L’ARPENTEUR (2021 | 2022)
« Fable obscure, rendue relativement familière parce qu’elle a été explorée par d’innombrables interprètations, que Régis Hebette illustre de main de maître avec un humour inflexible, tout en cultivant les indsipensables embardées vers l’étrange propres à l’auteur. L’efficience plastique déployée est d’une ingéniosité rare, avec théâtre d’ombres, lumières d’entre chien et loup (Eric Fassa), un climat de neige où glisse les pas d’insolite manière, des découpes instantanées dans les panneaux mobiles maniés à la force de bras par des comédiens vifs, astreints à plusieurs rôles.
Ghislain Decléty (l’arpenteur) s’affirme en homme droit empêché par les circonstances, face à des figures masculine grimaçantes diablement expressives (François Chary, Antoine Formica, Barthélémy Goutet), tandis qu’aux femmes revient élégamment la part subtile de la liberté désirée.
Du théâtre comme on en voit plus, rugueux, raffiné, épique, comme disait Brecht, désormais oublié. K ou le paradoxe de l’arpenteur devrait être vu dans les centres dramatiques. Ils ne répondent pas à l’appel. C’est chacun pour soi et le ministère reconnaît les siens. »
Jean-Pierre Leonardini – L’Humanité - 21/10/2022
«Le travail de Régis Hébette s’appuie sur une scénographie qu’il a lui-même conçue avec la collaboration de Saïd Lahmar, avec des éléments qui ne cessent de bouger et finissent dans un véritable mouvement de ballet labyrinthique, par encercler le personnage de K. jusqu’à l’étouffement, au summum de la tension dramatique. Le rire (car on rit chez Kafka) grince et disparaît. Même tourbillon de la part des personnages qui entourent K. Personnages tous assumés par une équipe qui est parfaitement cohérente et solidaire : Pascal Bernier, François Chary, Antoine Formica, Julie Lesgages, Cécile Saint-Paul et June Van Des Esch, tous des rôles multiples alors qu’ils entourent jusqu’au vertige K. (Ghislan Decléty).
(…) Une authentique forme de réussite, même si l’on en a jamais fini avec l’auteur pragois »
Jean-Pierre Han - Revue Frictions - 18 octobre 2021
MALCOLM X - Retour d’Afrique (2019)
Le nouveau spectacle au coeur du Printemps du théâtre de l’Echangeur fait résonner les discours de Malcolm X avec un trio de jazz (dont le formidable saxophoniste américain Steve Potts !), une chorale d’enfants et d’adultes, et l’orchestre Rhizomes. Et ça déménage ! L’intelligence du montage des textes permet de suivre la logique du parcours du leader de la cause noire dont la voix est ici répartie entre plusieurs interprètes amateurs, enfants et jeunes adultes. Militant !
Maïa Bouteillet - Paris Mômes - juin 2019
ENVOûTEMENTS, SPECTACLE, PROFÉRATIONS (2017 à 2019)
Le poétique fait irruption. La chanson aussi, de façon inattendue. Ce n’est plus un colloque mais une performance bizarroïde d’une heure, pleine d’humour, qui nous parle d’aujourd’hui (…)
Mathieu Perez - Le Canard Enchaîné - 01/06/2018 (à propos de ESP#2)
DIPTYQUE BESSETTE (2015-2016)
Pour cette création, Régis Hébette fait une adaptation brillante pour le théâtre du roman « SI » d’Hélène Bessette. Il explore la musicalité du langage. Les mots sont livrés bruts par bribes, répétitions, jeux de sons et de sens.
Paula Gomez - ThéâtreActu – 24/11/2015
Avec Laure Wolf, les mots sont des cris lourds de détresse et d’éclat poétique. En compagnie d’une telle interprète, la « beauté convulsive », que souhaitait André Breton pour toute création, est au rendez-vous. Gilles Costaz - WebThéâtre- 27/11/2015
Lettre à Hélène Bessette
Laure Wolf se tient au plus près de vous. Elle vous ressemble je crois, comme vous avez la littérature chevillée au corps, elle a le théâtre. […]
Chère Hélène, Vous aviez coutume de dire que vous seriez reconnue trente, peut- être cinquante ans après votre mort… Et bien chère Hélène Bessette grâce à Laure Wolf et Régis Hebette, on descendra peut-être à 15…
Véronique Klein – Mediapart – 28/11/2015
Prière de ne pas diffamer […] Régis Hebette et Gilles Aufray ont retracé les épisodes et livrent – par la merveilleuse actrice Laure Wolf dont la narration puis l’incarnation ne s’inscrit ni dans le pathos ni dans le misérabilisme – une biographie aux profondeurs abyssales, d’une simplicité et d’une évidence sidérante, qui bouleverse. […]
Brigitte Remer – Ubiquité Culture – 09/12/2015
[…] Ce diptyque Hélène Bessette nous met en présence d’une personnalité à l’écriture chevillée au corps, tricotée de chair, de souffle. […]Avec Prière de ne pas diffamer, Régis Hébette, Gilles Aufray et la comédienne Laure Wolf redonnent vie et parole à une Hélène Bessette blessée, ardente […] Les extraits de Si, entrent de plain-pied dans l’écriture, sur le grand plateau de l’Échangeur qui devient le lieu de la marche obstinée d’Hélène Bessette, rescapée d’une première tentative de suicide, vers un crime parfait dont elle serait à la fois victime et coupable, au cœur de la vraie vie. […] ce spectacle en deux volets ne laisse pas le spectateur en paix.
Christine Friedel – Théâtre du Blog – 04/12/2015
[…]Toute l’énigme Bessette, celle de son « roman poétique », se déploie ici, dans une recherche sur la langue que Régis Hebette poursuit depuis de longues années. Comme un écho au cri de Désira prête à mettre fin à ses jours parce que « les mots ont un sens », le metteur en scène parvient à faire jaillir le sens au cœur même de la musicalité propre de la langue. Travail salutaire, en ces temps de bruyantes et stériles logorrhées.
Rosa Moussaoui – L’Humanité – 21/12/2015
DON QUICHOTTE OU LE VERTIGE DE SANCHO (2013)
Régis Hebette présente un Don Quichotte audacieux, drôle et aussi facétieux que l’original. Un enchantement pour tous les sens. » «De toutes les contraintes nées de la nature du récit, Régis Hebette a su se jouer avec une rare intelligence et un plaisir contagieux. (…) la mise en scène, à l’instar du roman, réinvente l’art de l’illusion…
Marie-Josée Sirach – Journal L’Humanité – 07/10/2013
Un moment de théâtre et de franches hallucinations, dispensateur d’images issues de la mémoire collective et qui ont la capacité de peupler à satiété notre imaginaire.
Véronique Hotte - Théâtre du blog – 29/09/2013
En s’appuyant sur la traduction d’Aline Schulman (éd. points), sur son « oralité » , Régis Hébette a pu donner du premier des romans fleuves (1200 pages), une version courte, claire, humoristique, légère et pourtant d’une grande force.
Martine Silber – blog Marsipulamima - 01/10/2013
Cette nouvelle version du Don Quichotte de Cervantes est absolument captivante, d’abord grâce au texte — actualisé, proche, drôle et touchant —, par la mise en scène brillante, rythmée et riche en trouvailles originales, enfin par le jeu des comédiens, littéralement possédés par leur personnage.
Christiane Passevant – Divergence 05/10/2013
Une traduction limpide et pleine d’humour, qui rend l’oeuvre totalement accessible. » « Une mise en scène prodigieuse d’invention et de finesse.
Véronique Klein – Mediapart 07/10/2013
La compagnie Public chéri relève heureusement le défi de mettre en scène « Don Quichotte ». L’adaptation exhibe en effet la théâtralité du texte, sa verve et son humour grâce une mise en scène pleine d’idées et des interprètes tous excellents.
Laura Plas – Les Trois Coups - 17/10/2013
Grâce à la très belle traduction d’Aline Schulman, Régis Hebette a pu concentrer l’œuvre en quelques scènes, misant la pauvreté des moyens scéniques pour garder l’essence brute de l’épopée.
Anne Quentin - La Scène n°71 - Hiver 2014
Adapter le roman-fleuve de Cervantès à la scène tient sans doute du rêve, du prodige ou de la folie. Pourtant Régis Hébette remporte la partie haut la main, en jouant la carte de l’astuce pour saisir l’essentiel. La grande intelligence de son adaptation, est de construire la mise en scène autour de la question centrale de l’illusion (…) Or, l’illusion, Régis Hebette la pense et la met en scène mieux que personne. (…) au-delà du jeu formel particulièrement savoureux, le tour de force, c’est de toucher au coeur de ce qui fait le célèbre chevalier errant : sa course folle à la poursuite de chimères. Course qui renvoie sans doute à la notre…
Raphaël FRESNAIS – Ouest France – 16/10/14
1h45 de rêve, d’humour, de poésie. Et ce en restant fidèle à l’esprit de l’auteur. Le metteur en scène et comédien Régis Hebette, par ailleurs directeur de l’Échangeur, à Bagnolet, a limité son adaptation aux dialogues entre le chevalier à l’imagination débridée et le paysan incrédule. Ici, tout tourne autour de Sancho. L’excellent Pascal Bernier lui donne sa silhouette. Un costaud à barbe et en marcel, petite casquette vissée sur la tête. C’est un valet non pas roublard, mais attentif et dérouté par la destinée fabuleuse de son maître. Lequel est incarné par les passionnants Fabrice Clément, Sylvain Dumont, Régis Hebette, à la diction sobre et dénuée d’effets, en chemise blanche, pantalon retroussé, mocassins. Nous découvrons ainsi le guerrier, le savant, le poète illuminé.
Mathieu Perez – Le canard enchaîné – 25/10/2017