À partir du texte de Sophie Divry (Cinq mains coupées, Éd. Le Seuil, 2020) qui donne la parole à cinq personnes mutilées durant les manifestations des Gilets Jaunes; de celui de Sandra Lucbert (Le ministère des contes publics, Éd. Verdier, 2021) qui s’interesse aux stratégies de verrouillage du discours dans le débat public; et des réflexions de l’avocat Raphaël Kempf (présent au plateau) concernant les libertés civiques fondamentales, Aurelia Ivan et son équipe font naître un matériau théâtral atypique visant à recréer les conditions d’une prise de parole d’un corps social devenu inaudible.

Dans un dispositif scénique où le réalisme et l’imaginaire se confondent, l’ordinaire et l’épique se mêlent, le visible et l’invisible se côtoient, Contes d’État s’affranchit du réel et du documentaire et tente de réunir les conditions d’apparition d’une agora contem-poraine qui serait à la fois politique et poétique.