Un jour de 1914, Fernando Pessoa écrivit, dans une extase indéfinissable, une trentaine de poèmes avec la sensation, au même moment où il écrivait, d’être un autre poète qu’il nomma Alberto Caeiro. Pessoa imagina alors la biographie de Caeiro dans ses moindres détails.
Plus tard, il fit de même avec tous les autres poètes qui écrivaient à travers lui : Ricardo Reis, Alvaro de Campos et, son alter ego, Bernardo Soares. Ce sont ses « hétéronymes ».

Et me voici soudain roi d’un pays quelconque est la tentative d’approcher, avec humour et inventivité, par le biais d’une actrice, par le biais de la mise en scène, cet état d’hétéronymie qui est à l’origine de la révolution poétique de Pessoa.