Pour ce concert, c’est le canon qui va nous servir de guide ou même de règle puisque c’est le sens premier du mot (en grec ancien, kanōn : règle, précepte, modèle). Cette technique de contrepoint permet de créer facilement une polyphonie à deux voix (ou davantage). En d’autres termes, on joue ou chante en canon lorsque les différentes voix interprètent la même mélodie mais en commençant de manière décalée dans le temps : les parties partant les unes après les autres répètent sans cesse le même chant. C’est un procédé simple que l’on retrouve fréquemment dans la musique populaire. Mais de tout temps, les compositeurs ont aimé jouer avec les règles, les faisant évoluer pour mieux les transcender. Ainsi, au cours du temps, la forme élémentaire du canon s’est complexifiée et a engendré des partitions pour le moins sophistiquées. Aussi, existe-t-il une variété extraordinaire de canons : canon perpétuel, rétrograde, renversé, de proportion, en diminution ou augmentation, par transposition, etc. Le programme que nous proposons survole plus de sept siècles de musique sous l’angle du canon.